21 Février 2025

Trois ans aprĂšs le dĂ©but de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les femmes enceintes, en particulier celles vivant prĂšs des zones de la ligne de front, continuent de subir les rĂ©percussions de la guerre.

Un projet devrait cependant faire toute la diffĂ©rence : la construction de maternitĂ©s Ă  l’épreuve des bombes. 

L’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargĂ©e de la santĂ© sexuelle et reproductive, soutient l’installation de nouvelles unitĂ©s maternelles et nĂ©onatales souterraines blindĂ©es. Ces unitĂ©s spĂ©cialisĂ©es, conçues dans un abri antiaĂ©rien, permettront d’assurer la sĂ©curitĂ© des femmes lors de leur accouchement, malgrĂ© les attaques incessantes.

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Un bĂ©bĂ© dans une couveuse Ă  cĂŽtĂ© d’un moniteur de signes vitaux. Un drap est suspendu au-dessus du berceau tandis qu’une couverture est placĂ©e sur le nourrisson qui porte une gigoteuse.

Le projet est urgent. D’aprĂšs des donnĂ©es de 2023, le taux national de naissances prĂ©maturĂ©es en Ukraine est de 6 %, un chiffre qui augmente dans les zones les plus proches de la ligne de front. Le plus Ă©levĂ© est constatĂ© Ă  Kherson, oĂč 11,8 % des nourrissons sont nĂ©s de façon prĂ©maturĂ©e, soit prĂšs du double de la moyenne nationale.

La région de Kherson détient également le taux de mortinatalité le plus élevé du pays. Le stress engendré par la guerre est pointé du doigt pour expliquer les issues tragiques qui frappent les femmes et leur famille.

« Nous sommes dans une ville frontaliĂšre, et le stress est la cause la plus courante de travail prĂ©maturĂ© ici Â», explique Dr Ustymenko, qui travaille dans la maternitĂ© du centre pĂ©rinatal rĂ©gional de Kharkiv.

 

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Dr Ustymenko s’occupe des femmes enceintes affectĂ©es par le stress.
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Frappé trois fois par des bombardements, le Centre périnatal de Kherson est reconstruit sous terre.

Fort heureusement, patientes et personnel auront bientÎt un peu de répit. Des travaux sont en cours pour construire deux maternités et unités néonatales souterraines spécialisées au Centre périnatal de Kherson et au Centre périnatal régional de Kharkiv. Ces services seront les premiers du genre en Ukraine.

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MalgrĂ© les dangers qu’implique de travailler si prĂšs de la ligne de front, le personnel de santĂ© de la maternitĂ© de Kherson a choisi de rester tout au long de la guerre pour assurer des services vitaux.
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Dr Tomchenko travaille comme gynécologue-obstétricienne à Kherson depuis plus de 37 ans.
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« Lorsque les femmes enceintes arrivent en consultation, la premiÚre chose que nous faisons est de leur proposer de les transférer dans une région plus sûre. Nous nous inquiétons énormément pour nos patientes. Mais les femmes refusent, expliquant "Nous avons confiance en vous, et nous voulons rester chez nous." » - Dr Tomchenko.
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Alyona se prĂ©pare Ă  accoucher au Centre pĂ©rinatal de Kharkiv. « Il y a 11 ans, j’ai donnĂ© naissance Ă  ma fille ici, et aujourd’hui je reviens y accoucher de mon fils », dĂ©clare-t-elle. « Je reviens auprĂšs de la mĂȘme gynĂ©cologue, dans le mĂȘme hĂŽpital. »
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« Peu importe la difficulté de la situation à Kharkiv, je ne veux pas partir », explique Olena, enceinte de son troisiÚme enfant. « Grùce aux docteurs qui sont resté·e·s, et qui font tout leur possible pour se battre pour notre avenir. »
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« Les explosions sont terrifiantes, car on a surtout peur pour la vie que l’on porte. Dans chaque chambre d’hĂŽpital, il y a un plan d’évacuation et une signalisation pour nous indiquer comment accĂ©der Ă  l’abri et nous permettre d’y aller rapidement en cas de danger. » - Olena

Depuis le dĂ©but de l’invasion, Kharkiv subit des tirs incessants d’obus et de roquettes. La nouvelle unitĂ© permettra de mettre les femmes sur le point d’accoucher Ă  l’abri dans un service capable de les protĂ©ger, au lieu de devoir les transfĂ©rer pendant leur accouchement en cas d’attaque. 

La ville de Kharkiv Ă©tant situĂ©e Ă  seulement 30 km environ de la ligne de front, le sous-sol du centre pĂ©rinatal a souvent servi d’abri antiaĂ©rien pour la population, ainsi que pour le personnel et les patientes. Au dĂ©but de la guerre, 150 personnes s’y sont rĂ©fugiĂ©es pendant trois mois pour survivre aux tirs d’obus. 

Bien qu’il ait sauvĂ© des vies, le sous-sol n’a cependant pas Ă©tĂ© rĂ©novĂ© depuis sa crĂ©ation. La nouvelle construction sera adaptĂ©e de façon Ă  pouvoir assurer l’ensemble des services pĂ©rinataux de la mĂȘme façon que dans l’unitĂ© actuelle situĂ©e Ă  l’étage, offrant tant le confort et les soins spĂ©cialisĂ©s dont les femmes enceintes et les nouveau-nĂ©s ont besoin.

Gros plan du visage d’une femme blottie contre son bĂ©bĂ© endormi et souriant Ă  l’objectif.
« Les accouchements difficiles ne nous font pas peur, mĂȘme lĂ , en temps de guerre », dit Olena.
Mykyta dans l’unitĂ© nĂ©onatale du centre Kharkiv.

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